Afrique du Sud
L’ancienne médiatrice de la République en Afrique du Sud fait l’objet d’une plainte pour avoir divulgué un enregistrement audio du président Jacob Zuma.
Thuli Madonsela, l’ancienne médiatrice de la République en Afrique du Sud s’est mis à dos son successeur à la tête de l’organe anti-corruption. Selon des informations du journal sud-africain Sunday Times, la nouvelle médiatrice de la République, Busisiwe Mkhwebane, a déposé une plainte depuis le 16 novembre contre son prédécesseur.
Objet de la plainte : la divulgation d’un enregistrement audio entre Thuli Madonsela et le chef de l‘État sud-africain Jacob Zuma dans le cadre d’une enquête de corruption dans laquelle le dirigeant est accusé d’avoir pris des décisions au sommet de l‘État sous l’influence de la riche famille indienne Gupta.
De son côté, l’ancienne médiatrice de la République estime avoir divulgué l’enregistrement en toute légalité pour démentir les allégations de Jacob Zuma qui affirmait ne pas avoir eu la possibilité de se défendre dans cette enquête.
Une thèse qu’elle devra défendre face à sa collègue qui évoque l’ouverture d’une enquête si jamais le fichier audio a été publié en violation de l’article 7 de la loi sur la protection du citoyen.
Thuli Madonsela, la bête noire de Jacob Zuma
Tout au long de son mandat de sept ans, Thuli Madonsela a été un cauchemar pour Jacob Zuma. C’est notamment elle qui a révélé le Nkandlagate, précisant que le président sud-africain avait utilisé de l’argent public pour rénover sa résidence privée. Accusé d’avoir violé la Constitution Jacob Zuma a dû verser plus de 500 000 dollars comme compensation à l‘État.
Quelques jours avant la fin de son mandat, elle a également publié un rapport qui met en lumière les relations entre Jacob Zuma et certains de ses proches avec la sulfureuse famille indienne Gupta. Un rapport avec des zones d’ombre, mais qui incite la police à ouvrir une enquête pour examiner les allégations.
L’intégrité de Jacob Zuma, de même que celle de son parti – le Congrès national africain (ANC) – se sont fortement trouvées compromises par ces scandales de corruption.
Le président sud-africain a plusieurs fois échappé à des motions de défiance de l’opposition. Dans son propre parti, les appels à la démission se multiplient. Le week-end, ce sont trois de ses ministres qui ont déposé une motion de censure devant le Comité exécutif du Congrès national africain (ANC) pour exiger son départ. La semaine prochaine, il devra par ailleurs affronter la Commission d’intégrité du parti.
Mais, la conséquence jusque-là la plus humiliante pour le parti, est sans nul doute la défaite historique de l’ANC dans ses fiefs traditionnels lors des récentes élections municipales. Une défaite qui n‘était jamais arrivée au parti depuis la fin de l’apartheid en 1994.
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